Qui n’a jamais vécu un blocage face à une feuille blanche ou au curseur clignotant du logiciel Word sur la feuille qui attend les premiers mouvements de frappe ?
Malgré le fait que l’apprentissage de la lecture et d’écriture nous est présenté depuis l’enfance, le rapport entre le monde des idées, des ressentis, des pensées et le monde de l’expression via les mots peut s’avérer difficile, voire même éloigné. Entre ces deux mondes un ensemble de facteurs peut expliquer le pourquoi la difficulté s’installe : peur du jugement, manque d’expérience, faible maîtrise d’une langue, expériences traumatisantes au cours du cursus scolaire, etc.
Partant de la compréhension que l’individu qui se forme pour devenir un professionnel d’un domaine spécifique n’est pas coupé de l’être qui se forme au cours de la vie et qui intègre les expériences vécues dans son bagage expérientiel, nous avons proposé à des étudiants de deuxième année de licence en sciences de l’éducation dans une université publique parisienne un travail de production narrative réflexive dont le but a été d’améliorer les compétences rédactionnelles face à certaines difficultés et blocages identifiés chez eux. Ce travail a été réalisé entre 2016 et 2018 dans le cadre du cours « écriture de textes ». Pour ce faire, un dispositif appelé « journal extime » a été mis en place (en écho au « journal intime » que les étudiants connaissaient bien), dont la fonction était de les accompagner dans l’exploration de leur quotidien à travers des relevés narratifs réguliers au fil des mois du cours. L’unique consigne était de devoir tenir un journal quotidiennement jusqu’à la fin du semestre, mais son contenu était libre. Il serait lu par des personnes extérieures ; il a été donc destiné à être partagé : une écriture pour soi et pour l’autre, une façon d’apprendre à communiquer ses propres idées à l’autre à partir des faits quotidiens.
Nous avons travaillé pour les aider à reprendre confiance en eux, les amener à comprendre la dimension que pouvait prendre l’écriture et l’intérêt pour eux de s’exercer régulièrement à la confrontation à la page blanche afin de dédramatiser les situations qui faisaient blocage. Dans le cadre de l’article publié sur HAL, nous présentons les résultats issus de l’analyse du contenu des entrées du journal qui ont permis de comprendre les difficultés rencontrées par les étudiants, leurs stratégies d’appropriation du journal mises en place et leur effets positifs sur les processus de formation formelle et informelle vécus à l’université
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